Ruth Cornelisse
Avec les photographies : Fantasme; Transport, champagneries; Émanation du désir; La rumeur des fleurs.
Dans des atmosphères intimistes, la figure humaine y est omniprésente, comme médium/capteur mémoriel. Plusieurs procédés tels que le flou ou le clair-obscur contribuent à donner une apparence lacunaire à une image, sollicitant d'autant plus l'imagination du spectateur. La question du hors-cadre est intrinsèque à l'écriture photographique de Ruth Cornelisse. La photographie agit par soustraction : elle désigne et dissimule. Dans l’appel à l'imaginaire du regardeur, le cadrage oriente notamment vers un ailleurs. Elle rejoint Duane Michals dans son intérêt pour cette dimension cachée de la photographie : "I believe in the imagination. What I cannot see is infinitely more important than what I can see". La notion de hors-cadre s'induit, par ailleurs, par la titrologie : tels que La rumeur des fleurs ou encore Émanation du désir. Aussi, la source lumineuse n'est parfois pas incluse dans le champ, elle en demeure néanmoins la clef de lecture, le véritable sujet de l'image. En écho à l'écriture poétique de Jacques Roubaud dans son recueil Quelque chose noir, l'absence devient présence. Montrer et cacher fonctionnent en miroir.